Mercredi 16 septembre 3 16 /09 /Sep 03:30
Pour Paul - par Caroline

Voilà bien ma chance.

J'ai enfin trouvé l'amant idéal, celui avec lequel je suis sûre de ne jamais avoir besoin d'aller chercher fortune ailleurs - et justement il faut que celui-là ait envie de m'y voir, ailleurs !

Tu vas probablement broyer mon existence entière avec tes histoires, tout réduire en miettes au service de tes phantasmes et disparaître dans la foulée une fois ce caprice-là exaucé...
Ce que je ne dois pas perdre de vue c'est que tu as un avantage redoutable qui prime sur tous les raisonnements les mieux argumentés : tu es tout ce qu'il faut pour ravager mon coeur, mon corps et ma vie si bien rangée.

Le problème c'est que j'aime tes ravages...

Un autre jour, à une autre heure j'aurais sans doute un tombereau de bonnes raisons à opposer à ta philosophie, si élaborée, si éloquente soit-elle.
Mais ce soir, dans ce train, mes forces m'abandonnent soudain.
Tant pis, fais ce que tu veux de moi, je ne peux pas te tenir tête.
Je me rends. Je me pends à ton cou et tu sens que je m'abandonne.

Tout à ton idée, sans perdre un instant tu me renverses sur la banquette en troussant mes jupes, tu m'embrasses jusqu'au vertige, tu me dégrafes d'une main preste sans prendre la peine de retirer ma blouse, tu me caresses avec une précision infernale partout où tu sais quel impact affolant tu as sur moi - et pourtant tes gestes, toujours sûrs et mesurés, n'ont rien à voir avec ceux d'un amant trop pressé... Je sais bien ce que tu mijotes : tu prépares le terrain, pour l'autre, là, le monsieur sérieux qui guette tes moindres gestes par-dessus ses besicles sans mot dire.
L’idée que nous sommes observés te plaît ; tu te dresses contre moi, prêt à l’offensive. La fragile barrière du tanga ne résiste pas à tes mains aussi habiles qu'impitoyables et le délicat tissu à petits pois craque avec un bruit définitif.

Un genou en appui sur le siège, tu t’engages en moi et je tremble, partagée entre le désir que j’ai de t’accueillir et la peur du moment où l’autre risque de vouloir prendre ta place.

Tu saisis les deux rabats de mon encolure de chemise et, en les écartant d'un geste large, comme pour dispenser avec prodigalité ce qui n'appartient qu'à toi à notre compagnon de route, tu fais sauter un à un les boutons du corsage comme autant de marches vers le nirvana...

Mon soutien-gorge
à balconnets d'un bleu poudré apparaît, et ses bretelles ne sont pas loin de craquer, mises à l'épreuve par ma respiration accélérée...

Dans ton dos, l’homme se lève d'un bond.

Il replie furieusement son journal, il va agir, je crains son prochain mouvement– va-t-il m’assaillir à son tour en alternance avec toi ? Vais-je devoir l’accepter pour te plaire ? Si son contact me rebute, faudra-t-il que je cache l'effet qu'il me fera pour ne pas te gâcher l'expérience ?

En se joignant à nous, va-t–il nous rapprocher, ou nous détruire ? 
 
Tu es en travers de l'allée, penché sur moi, une jambe dans le passage, ton souffle précipité me révèle que tu es aussi anxieux que moi de savoir ce qui va se passer, même si c'est pour quelques autres raisons… 

D’un pas décidé, le Monsieur sérieux enjambe ta cheville, attrape son imperméable et sort en trombe du compartiment non sans nous avoir fusillés d'un œil noir chargé de mépris, comme s’il avait affaire à un couple de débauchés particulièrement déviants.

Ça alors ! J’aurais tout imaginé sauf ça. J’étais tellement préparée à ce qu’il veuille se joindre à nous à toute force que je n’aurais jamais songé qu’il puisse désapprouver notre comportement. Ta fréquentation intensive ne serait-elle pas en train de me donner une image du monde légèrement biaisée, par hasard ?
Ton regard perplexe croise le mien et l’on éclate de rire en chœur, écroulés dans les bras l’un de l’autre…

Et puis, comme tu n’es pas du genre à laisser une entreprise inachevée, tu reviens ce que tu étais en train de faire, et tu me prends de plus belle, à la hussarde, focalisé sur l’idée de me faire monter au pas de charge les marches de la volupté, le dernier rempart du soutien-gorge rend les armes entre tes mains et je me livre à toi sans plus de retenue, à présent que nous sommes enfin seuls, quand d’un seul coup, le déclic de la poignée nous fait sursauter, la porte coulisse à nouveau…

--Contrôle des billets, s’il vous plaît !
                                 

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Par paulgris - Publié dans : confidences érotiques - Communauté : textes érotiques
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